Can. 2002. Drame de moeurs de Rodrigue Jean avec Sébastien Huberdeau, Hélène Florent, Patsy Gallant. En route pour Yellowknife, deux jeunes de Moncton font diverses rencontres troublantes. Récit volontairement dénué de vraisemblance et de profondeur psychologique. Vide existentiel des personnages comblé par une sexualité désespérée. Réalisation précise. Interprétation sentie.
En route pour Yellowknife, deux jeunes de Moncton font diverses rencontres troublantes. Récit volontairement dénué de vraisemblance et de profondeur psychologique. Vide existentiel des personnages comblé par une sexualité désespérée. Réalisation précise. Interprétation sentie.
Avec Yellowknife, Rodrigue Jean radicalise sa démarche entreprise dans FULL BLAST. C'est dire qu'il continue à observer des personnages paumés cherchant à combler leur vide existentiel en se jetant à corps perdu dans des échanges sexuels désespérés. Mais cette fois, le récit évacue tout contexte social et se montre parcimonieux en notations psychologiques sur les comportements erratiques des protagonistes. Du coup, l'auteur se moque d'empiler les invraisemblances, préférant mettre l'accent sur une suite de rencontres qui s'avèrent souvent troublantes, voire sordides. Pour certains, cet exercice éminemment personnel et sans concession pourra sembler vain et parfois même ridicule. Par contre, tous s'entendront pour saluer la grande précision de la mise en scène de Rodrigue Jean et surtout la rigoureuse composition des plans de son film, aidé en cela par Yves Cape, le doué directeur photo de L'HUMANITÉ de Bruno Dumont. Si l'interprétation d'ensemble s'avère sentie, Hélène Florent joue parfois faux dans son rôle de jeune femme névrosée et foncièrement égoïste. On ne peut cependant nier qu'elle habite intensément l'écran. À l'instar du non-professionnel Philippe Clément, qui constitue la véritable révélation du film.
Texte : Louis-Paul Rioux