Fr. 2002. Drame de moeurs de Philippe Grandrieux avec Zach Knighton, Anna Mouglalis, Marc Barbé. Un jeune militaire américain en permission dans les Balkans entreprend de sauver de la déchéance une prostituée ukrainienne. Oeuvre autarcique noyée par un excès de formalisme. Climat enténébré. Des longueurs. Réalisation de type expérimental. Jeu exclusivement physique des comédiens.
Un jeune militaire américain en permission dans les Balkans entreprend de sauver de la déchéance une prostituée ukrainienne. Oeuvre autarcique noyée par un excès de formalisme. Climat enténébré. Des longueurs. Réalisation de type expérimental. Jeu exclusivement physique des comédiens.
Second long métrage de Philippe Grandrieux, après le très bien nommé SOMBRE (1998), LA VIE NOUVELLE accentue la démarche radicale et non narrative de l'auteur. Dans un climat chaotique et enténébré, au confluent de l'asphyxie et du cauchemar, Grandrieux nous livre une oeuvre autarcique et hermétique qui pose le défi d'une relation essentiellement sensorielle avec l'auditoire, relation cristallisée par des dialogues minimalistes et un jeu davantage physique que dramatique de la part des comédiens. D'ailleurs, la résistance du spectateur, privé de ses repères de lecture habituels, est mise à rude épreuve, notamment par une réalisation de type expérimental avec mouvements de caméra et cadrages anarchiques, images distordues et bande sonore hypertrophiée. En outre, la répétition à outrance de scènes impliquant des sévices corporels et sexuels pourrait en indisposer plus d'un. Au-delà du malaise et de l'agression, il convient néanmoins d'admettre la force de certaines images. Cependant, sans bouée de sauvetage, le film se noie lentement dans un magma formaliste. Cautionnant son refus de tout moralisme, Grandrieux évite tout compromis: au public de recevoir ou de rejeter d'un seul bloc cet ovni cinématographique.
Texte : Jean Beaulieu