Fr. 2001. Comédie dramatique de Zabou Breitman avec Isabelle Carré, Bernard Campan, Bernard Le Coq. Une jeune femme souffrant de pertes de mémoire fréquentes s'éprend d'un veuf au passé douloureux rencontré dans une maison de santé. Thème grave abordé avec une certaine légèreté. Scénario parfois élastique. Quelques jolies trouvailles. Réalisation fluide. Interprètes touchants.
Une jeune femme souffrant de pertes de mémoire fréquentes s'éprend d'un veuf au passé douloureux rencontré dans une maison de santé. Thème grave abordé avec une certaine légèreté. Scénario parfois élastique. Quelques jolies trouvailles. Réalisation fluide. Interprètes touchants.
Comédienne chevronnée mais souvent cantonnée dans les seconds rôles (LA CRISE, TENUE CORRECTE EXIGÉE, MA PETITE ENTREPRISE), Zabou se lance dans l'aventure de la réalisation d'un premier long métrage et voit enfin son nom de famille apparaître au générique. S'attaquant à un sujet casse-gueule, elle parvient, malgré un scénario un peu élastique, à s'en tirer avec les honneurs. En effet, de nombreuses trouvailles inventives et bienvenues émaillent le récit ou la mise en scène, par ailleurs fluide. Ainsi, une scène rigolote côtoie brusquement le tragique, le poétique ou le nostalgique. Le déluge de bons sentiments, presque inévitable avec un tel sujet, de même que la multiplicité des intrigues dans la première partie viennent près de nous faire oublier le principal argument du film: la mémoire buissonnière. Heureusement, dans la seconde partie, le tout se resserre davantage au profit des deux personnages principaux. Ceux-ci sont incarnés de façon très touchante par Isabelle Carré, qui réussit à ne pas surjouer dans un rôle exigeant, et par Bernard Campan, acteur jusque-là associé au rayon des comiques et dont on découvre le registre dramatique. Donnons donc à Zabou le crédit qui lui revient, celui d'avoir su les diriger de façon aussi sensible.
Texte : Jean Beaulieu