É.-U. 2001. Comédie dramatique de Terry Zwigoff avec Thora Birch, Steve Buscemi, Scarlett Johansson. Une adolescente anticonformiste se lie d'amitié avec un célibataire quadragénaire à la vie tristounette. Ton d'humour sec et mordant. Personnages observés avec drôlerie, tendresse et nuances. Traitement cultivant intelligemment le goût du kitsch. Alternance parfaite de candeur et d'aplomb dans le jeu de T. Birth.
Une adolescente anticonformiste se lie d'amitié avec un célibataire quadragénaire à la vie tristounette. Ton d'humour sec et mordant. Personnages observés avec drôlerie, tendresse et nuances. Traitement cultivant intelligemment le goût du kitsch. Alternance parfaite de candeur et d'aplomb dans le jeu de T. Birth.
Voilà un film plein de tempérament et de fraîcheur sur un thème qui n'a pourtant rien de neuf, soit l'inconfort social d'une adolescente un peu désaxée et rebelle, qui cherche ses repères dans le flou engendré par le passage difficile de l'enfance au monde adulte. Déchirée entre son attitude récalcitrante face à toute forme de conformité et son besoin refoulé de trouver sa place dans un monde qui ne lui ressemble pas, la jeune protagoniste de Ghost World est un personnage drôle et attendrissant, dessiné avec des nuances d'une délicatesse insoupçonnée. Sous ses sarcasmes et sa misanthropie, qui lui servent de lance et de bouclier, se cache une vulnérabilité touchante. Celle-ci vient tranquillement chercher l'émotion du spectateur, sans jamais ébranler pour autant l'humour sec et mordant qui enrobe les tribulations de cette attachante héroïne, que Thora Birch incarne avec une alternance parfaite d'aplomb et de candeur. Steve Buscemi lui donne la réplique sans fausse note avec sa mine habituelle de chien battu. Bref, un premier film de fiction réussi pour l'auteur du documentaire Crumb, dont la réalisation se distingue surtout par une direction artistique qui cultive intelligemment le goût du kitsch.
Texte : Martin Girard
Par : Alexis Laperle, Sherbrooke
Personnages farfelus. Psychologie complexe du personnage principal. Réalisation conventionnelle. Performance réjouissante de Steve Buscemi. J'hésite entre (3) et (4).
J'attribue à ce film la Cote