Fr. 2001. Drame biographique de Josée Dayan avec Jeanne Moreau, Aymeric Demarigny, Christiane Rorato. De 1980 jusqu'à sa mort en 1996, l'écrivaine Marguerite Duras a vécu une relation passionnée avec le jeune étudiant Yann Andrea. Récit sensible privilégiant les huis clos. Traitement littéraire en phase avec le propos. Touches poétiques un peu convenues. Mise en images soignée. Performance admirable de J. Moreau.
De 1980 jusqu'à sa mort en 1996, l'écrivaine Marguerite Duras a vécu une relation passionnée avec le jeune étudiant Yann Andrea. Récit sensible privilégiant les huis clos. Traitement littéraire en phase avec le propos. Touches poétiques un peu convenues. Mise en images soignée. Performance admirable de J. Moreau.
Depuis PLEIN FER en 1990, Josée Dayan n'avait pas tourné de films pour le cinéma, consacrant sa carrière au petit écran, où elle est devenue la spécialiste des miniséries de prestige, dont LE COMTE DE MONTE-CRISTO et BALZAC. C'est d'ailleurs sur cette dernière production qu'elle a eu l'occasion de travailler avec Jeanne Moreau, qui lui suggéra alors d'adapter pour le grand écran le livre de Yann Andréa. Ayant bien connu Marguerite Duras, la grande actrice était mieux placée que quiconque pour incarner cette icône de la littérature française. Et de fait, sa performance force l'admiration. Hormis sa voix éraillée reconnaissable entre toutes, la Moreau parvient avec une rare aisance à se glisser dans la peau de Duras, reproduisant de façon troublante l'apparence ou les attitudes de cette dernière et ce, sans jamais chercher à l'imiter. À ses côtés, Aymeric Demarigny joue avec humilité Andréa, ce jeune homme pour le moins malléable qui a tout laissé tomber pour être auprès de son idole, même si celle-ci ne lui faisait pas toujours la vie facile. Le récit sensible privilégie une atmosphère de huis clos un peu irréelle, accentuée par le fait que le vieillissement des personnages est volontairement imperceptible. Mis en images avec soin, le film recourt par moments à un traitement littéraire en phase avec le propos, ainsi qu'à certaines envolées poétiques qui apparaissent cependant un peu plus convenues.
Texte : Louis-Paul Rioux