É.-U. 2001. Thriller de Scott McGehee, David Siegel avec Tilda Swinton, Goran Visnjic, Jonathan Tucker. Après avoir dissimulé les traces de l'implication de son fils dans ce qu'elle croit être un meurtre, une mère de famille est victime d'un chantage. Suspense psychologique écrit avec intelligence et minutie. Sens du détail suggestif. Mise en images raffinée. Interprétation sobre et touchante de T. Swinton. (sortie en salle: 21 septembre 2001)
Après avoir dissimulé les traces de l'implication de son fils dans ce qu'elle croit être un meurtre, une mère de famille est victime d'un chantage. Suspense psychologique écrit avec intelligence et minutie. Sens du détail suggestif. Mise en images raffinée. Interprétation sobre et touchante de T. Swinton. (sortie en salle: 21 septembre 2001)
Remake inspiré du film THE RECKLESS MOMENT de Max Ophüls, ce suspense envoûte par la subtilité de son approche psychologique et ses ambitions artistiques. Les auteurs font un portrait minutieux et bouleversant de leur héroïne. Il s'avère particulièrement fascinant de voir cette femme à la fois forte et fragile, si dévouée aux siens mais si seule aussi, faire face au cauchemar que lui inflige le destin tout en continuant d'honorer ses responsabilités familiales. Peu de thrillers s'intéressent ainsi à la sphère domestique de leurs héros! Tout comme peu d'entre eux ont à coeur de montrer, avec finesse et non-dit, comme c'est le cas ici, la lente progression des sentiments qui finissent par se développer entre les protagonistes. Il faut savoir décoder la mise en scène, sonder les silences et s'attarder à certains détails, en apparence anodins, pour comprendre le respect puis le désir et l'amour que le jeune maître chanteur finit par ressentir pour l'héroïne. En cela, la précision des cadrages et le soin apporté à la direction photo sont d'une aide précieuse. Sans parler de la qualité indéniable des performances d'acteurs, surtout celle de Tilda Swinton qui, dans le rôle principal, insuffle une humanité à la fois sobre et dévastatrice à l'ensemble.
Texte : Johanne Larue
Georges Collard - ROC
Ce drame policier frappe par la rigueur du scénario transparent. Le suspense se développe avec une régularité très hitchcockienne. (...) Et, bien entendu, le film existe surtout grâce au travail hors pair d'une Tilda Swinton au mieux de sa forme.
Frédéric Strauss - Télérama
Tout n'est pas à la hauteur de ce suspense aussi classique que diabolique. La mise en place captive l'oeil. Mais une fois lancée, l'intrigue se suffit à elle-même et rend purement décorative la recherche esthétique qui rapidement l'encombre. Seule l'étonnante Tilda Swinton bouscule cette beauté figée.
Christophe Calzado - Les Fiches du Cinéma
C'est peu de dire que ce BLEU PROFOND est porté par Tilda Swinton. En fait, c'est elle qui fait le film, qui lui donne son âme, et fonde tout son intérêt. (...) Goran Visnjic lui donne une appréciable réplique. (...) pour le reste, la réalisation reste assez poussive et l'intrigue quasi banale.
Didier Péron - Libération
Dans le rôle de Margaret, Tilda Swinton parvient à mêler peur, panique et courage en un savant dosage de fragilité et de poigne. Face à elle, deux garçons s'imposent: le fils interprété par Jonathan Tucker (...) et le maître chanteur Alek joué par un Croate intense, Goran Visnjic.
Yves Boudreau - Échos Vedettes
BLEU PROFOND (...) est un bon suspense dans la pure tradition des thrillers. Mais plutôt que d'assister à une enquête policière, on est plongé dans le tourment d'une mère prête à tout pour sauver son fils.
Éric Fourlanty - Voir
En plaçant leur trame, somme toute assez classique, (...) dans un décor bucolique, les cinéastes renforcent le malaise, à l'image de cet immense lac, glacial et inquiétant. (...) L'intrigue n'est pas banale, le scénario ménage les surprises et l'interprétation est de premier ordre.
Denis Côté - Ici
BLEU PROFOND, c'est d'abord un scénario simple, avec le degré d'invraisemblance nécessaire, qui élabore lentement mais sûrement une fascinante structure psychologique. La mis en scène [est un peu] trop affectée dans son symbolisme.
Thomas Sotinel - Le Monde
(...) on [ne] se laissera peut-être [pas] facilement convaincre par l'histoire d'amour discrètement esquissée entre Margaret et Alek. (...) Mais cet artifice même, tout comme la conclusion inévitable du film, souligne encore le néoclassicisme élégant de BLEU PROFOND.
Antoine Rochat - Ciné-Feuilles
(...) les deux réalisateurs, (...) sur les bases d'un polar classique, ont réussi une oeuvre de bonne facture: mise en scène retenue, bonne direction d'acteurs, recherche plastique de tonalités, (...) choix des décors, (...) tout cela augure bien de l'avenir de deux cinéastes dignes d'intérêt.