L’AVIS DE MEDIAFILM

À la manière d'une poupée russe, ce film réserve toujours, au détour d'une scène ou d'une réplique, une nouvelle surprise au spectateur, ce qui rend l'intrigue parfaitement imprévisible. La clé de cette réussite se trouve non seulement dans une prémisse pour le moins délirante, mais aussi et même surtout dans une collection de personnages savamment tordus qui défient constamment les stéréotypes. Les situations surréalistes et fantaisistes les plus folles sont racontées dans un style narratif volontairement terre à terre qui confère un air de quasi normalité aux événements les plus absurdes. Rompu à l'esthétique du vidéoclip, Spike Jonze réalise ici son premier long métrage. Fort heureusement, il adopte un style visuel assez cru qui n'encombre jamais l'intrigue d'effets inutiles. Le réalisateur injecte tout de même de l'énergie dans sa mise en scène et il dirige avec inspiration ses excellents comédiens, y compris John Malkovich, qui se prête généreusement à ce petit jeu d'autodérision.

Texte : Martin Girard