Jap. 1999. Drame d'horreur de Takashi Miike avec Ryo Ishibashi, Eihi Shiina, Jun Kunimura. Ayant organisé des auditions bidon afin de se trouver une nouvelle épouse, un producteur de films veuf jette son dévolu sur une jeune femme étrange. Prémisse intéressante mais plutôt tordue. Lente progression vers l'horreur. Dénouement tarabiscoté. Interprétation correcte. (sortie en salle: 5 mars 2009)
Ayant organisé des auditions bidon afin de se trouver une nouvelle épouse, un producteur de films veuf jette son dévolu sur une jeune femme étrange. Prémisse intéressante mais plutôt tordue. Lente progression vers l'horreur. Dénouement tarabiscoté. Interprétation correcte. (sortie en salle: 5 mars 2009)
Le cinéma asiatique des récentes années nous a donné de nombreux exemples de films de genre au raffinement parfois poussé à l'extrême. Moins expérimental qu'un Shinya Tsukamoto, le prolifique Takashi Miike, clairement influencé par l'univers de cinéastes tels que Cronenberg, semble voltiger aisément d'un genre à l'autre. Ainsi en est-il d'AUDITION, qui passe de la comédie dramatique au polar puis, dans sa dernière partie, à l'horreur pure, suivant en cela une très lente progression. D'ailleurs, la portion horrifique du film, d'une machiavélique efficacité, est menée avec un aplomb peu commun. Un dénouement tarabiscoté, amalgamant deux pistes différentes, nous empêche toutefois de retirer pleine satisfaction de la ruse des auteurs, d'autant plus que l'ensemble dégage un climat passablement tordu dès sa prémisse. Pourtant, à partir d'une mise en situation intéressante, où il effleure le problème de la solitude dans les grandes villes nippones et explore le sentiment de culpabilité du protagoniste, Miike enchaîne en se jouant des stéréotypes de soumission, de pudeur et de fragilité apparentes associés aux femmes japonaises. Les acteurs se tirent bien d'affaire, en dépit du mélange de registres que commande le récit.
Texte : Jean Beaulieu