La vie mouvementée du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Reconstitution d'époque flamboyante. Suite de tranches de vie parfois un peu décousue. Mise en scène maîtrisée. Comédiens talentueux.
Avec le même ravissement qu'il a déjà témoigné dans son LOUIS, ENFANT ROI, le réalisateur Roger Planchon s'est une fois de plus plongé dans une flamboyante reconstitution d'époque. Même s'il prétend que son ambition était de rendre hommage à un artiste hors pair, en approchant le plus possible de la vérité historique (ce que ne fit pas vraiment John Huston en 1952 sur le même sujet dans MOULIN ROUGE), il faut bien admettre que le cinéaste semble s'être surtout délecté des somptueux décors. Il les a d'ailleurs mis à profit pour créer des tableaux chorégraphiés inspirés directement de l'oeuvre de Lautrec. Menée de main de maître, la mise en scène laisse donc transparaître l'homme de théâtre derrière Planchon et ce, surtout dans la direction d'acteurs. Sur le plan de la narration proprement dite, on assiste à un schéma très classique constituant à aligner une suite de tranches de vie. Il en découle parfois une impression de décousu ou d'incomplet qu'estompe toutefois une riche palette de comédiens, du toujours savoureux C. Rich au fort crédible R. Royer, en passant par la touchante Anémone.
Texte : Christian Depoorter