Jap. 1998. Comédie dramatique de Shohei Imamura avec Akira Emoto, Kumiko Aso, Jyuro Kara. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un médecin japonais est obsédé par les crises de foie qui ravagent son village. Réflexion éclairante sur certaines facettes des moeurs nipponnes. Variations de ton surprenantes. Maîtrise de la mise en scène. Comédiens colorés.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un médecin japonais est obsédé par les crises de foie qui ravagent son village. Réflexion éclairante sur certaines facettes des moeurs nipponnes. Variations de ton surprenantes. Maîtrise de la mise en scène. Comédiens colorés.
En choisissant ce moment précis et dramatique de l'histoire de son pays (la défaite programmée de 1945, à quelques semaines de la bombe d'Hiroshima), Shohei Imamura continue à creuser dans la mémoire collective d'un peuple porté à oublier. Thème récurrent du réalisateur, la fin d'une époque est ici décrite à travers le vécu de personnages toujours un peu en décalage par rapport aux valeurs de leurs temps et qui préfigurent déjà certaines facettes de l'avenir. À cela, s'agence une réflexion assez éclairante sur la gestion des pulsions sexuelles dans une société réputée pudibonde. Ainsi, pour illustrer son propos, le cinéaste nippon utilise une méthode très personnelle, qui lui avait déjà tant réussi dans L'ANGUILLE, faisant alterner de façon surprenante la dureté la plus réaliste avec des moments de comédie quasi burlesque ou de fantaisie à tendance symbolique. La maîtrise de son art est telle que, passé l'instant d'étonnement, les spectateurs perçoivent dans ces variations de ton toutes les contradictions d'une survie en temps de guerre. Les comédiens servent parfaitement les desseins de l'auteur.
Texte : Christian Depoorter