L’AVIS DE MEDIAFILM

La sempiternelle structure du triangle amoureux visitée à contre-courant par Josiane Balasko procure quelques agréables moments de comique boulevardier. Derrière la légèreté du ton et les situations rocambolesques se cache une véritable sensibilité qui transcende les conventions dont est affublée une telle farce. Si la réalisatrice n'a jamais nié son penchant pour la provocation, elle a su néanmoins balancer ses effets avec nuance, évitant toujours la trop grosse caricature et le mauvais goût délibéré. D'ailleurs, la causticité de son trait ne se départit jamais d'une grande tendresse pour ses personnages. L'ensemble n'est certes pas exempt de petites faiblesses. Ainsi, la mise en scène est portée à instaurer des ruptures de ton parfois curieuses et la conclusion, pourtant bien dans l'esprit du propos, n'est pas présentée de la façon la plus crédible. L'énergie dégagée par Victoria Abril et l'aisance de Josiane Balasko trouvent un bel écho dans le jeu fort entraînant d'Alain Chabat.

Texte : Christian Depoorter