Fr. 1991. Drame sentimental de Jean-Jacques Annaud avec Jane March, Tony Leung Ka-fai, Frédérique Meininger. En 1929, à Saïgon, une adolescente française devient la maîtresse d'un riche Chinois. Adaptation d'un roman de Marguerite Duras. Histoire un tantinet cynique illustrée avec un sens de l'image peaufinée. Mise en scène froidement appliquée. Interprétation sobre.
En 1929, à Saïgon, une adolescente française devient la maîtresse d'un riche Chinois. Adaptation d'un roman de Marguerite Duras. Histoire un tantinet cynique illustrée avec un sens de l'image peaufinée. Mise en scène froidement appliquée. Interprétation sobre.
Cette adaptation n'échappe pas à la règle selon laquelle il est difficile de s'inspirer d'un livre, car la comparaison souffre souvent de la multitude de perceptions possibles du texte. Jean-Jacques Annaud suit plutôt fidèlement la trame du récit et l'illustre avec un sens de l'image peaufinée qui rend bien le charme désuet de l'époque coloniale. Ces qualités ne suffisent pourtant pas à donner une âme à cette histoire un tantinet cynique. Là où devrait transpirer la sensibilité, sinon la passion, la mise en scène répond par la froideur de sa belle application. Comme le démontrent le peu d'émotion des scènes intimes et l'odeur de vieux cliché des paysages exotiques, le réalisateur a préféré la beauté bien ordonnée à la spontanéité des situations. L'interprétation sait se faire sobre et retenue.
Texte : Christian Depoorter