Fr. 1983. Drame psychologique de Maurice Pialat avec Sandrine Bonnaire, Maurice Pialat, Cyril Collard. Les difficultés sentimentales et familiales d'une adolescente qui ne croit pas à l'amour. Construction elliptique et un peu abrupte. Mise en scène précise. Passages improvisés. Interprétation convaincante.
Les difficultés sentimentales et familiales d'une adolescente qui ne croit pas à l'amour. Construction elliptique et un peu abrupte. Mise en scène précise. Passages improvisés. Interprétation convaincante.
Toujours intéressé à un cinéma représentatif de la vie courante, Maurice Pialat (LA GUEULE OUVERTE) offre un cinquième long métrage qui semble être en prise directe sur la réalité. Une construction elliptique et un peu abrupte procède par un enchaînement de moments choisis dans la vie d'un personnage sans que des liens définis soient nécessairement établis entre les scènes. Ces plongées successives prennent pourtant dans leur succession une signification pleine et précise. L'interprétation est dirigée dans le sens de la vraisemblance en tablant sur l'improvisation.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Alexandre Astruc - Paris-Match
Ce film, tour à tour innocent et cru, à bases d'étreintes passagères, de bagarres entre Suzanne et sa famille, est réalisé avec une humilité, un souci de la vérité qui font de Pialat un des plus grands réalisateurs français.
Claude Le Gentil - Le Soleil
Peintre de l'intimiste, du quotidien plus souvent sordide que merveilleux, Maurice Pialat a réussi avec À NOS AMOURS quelques remarquables morceaux de cinéma. (...) Suzanne est interprétée par (...) Sandrine Bonnaire, dont le jeu, le ton, la beauté juvénile [rappelle] Dominique Sanda à ses débuts.
François Chalais - Le Figaro Magazine
Chaque personnage (...) est joué avec une grande justesse de ton. (...) commencé dans une apparente insignifiance, le film se hisse au rang des meilleurs. (...) La dernière demi-heure (...) nous saisit à la gorge en proposant ce thème: (...) "Quel désespoir serait le nôtre si nous n'avions plus l'espérance d'aimer".
Louis-Guy Lemieux - Le Soleil
En voulant éviter de faire mélo, la grande phobie de ce cinéaste maniaco-dépressif, on tombe dans le Landernau d'un cinéma-vérité remâché, désespérant, et, pour ma part, dorénavant insupportable.
Jack Kroll - Newsweek
While American movies are portraying teen-agers as idiots whose dream of bliss is beers and bimbos at Porky's, France has sent over a remarkable film that threats young people as real human beings. (...) Maurice Pialat's À NOS AMOURS is as unexpected as if Eugene O'Neill had a Gidget movie.
Jean Lebrun - La Croix
Bourru, bourreau parfois, mais capable avec eux de grands éclairs de générosité, Pialat a demandé à ses acteurs de se cogner, comme lui, violemment, aux angles de cette vie tumultueuse. Et il a donné l'exemple, prenant le rôle du père.
Janet Maslin - The New York Times
The film observes Suzanne astutely but from some slight distance; it never seems entirely to understand her. Mr. Pialat is at his best with this approach, developing the portrait gradually, without bold strokes or easy answers.
Sandrine Bonnaire - Le Figaro
"C'est une fille paumée qui se réfugie dans les bras des garçons, mais dans n'importe quels bras, sans même la raison d'une attirance physique. Ça, je ne comprends pas. Suzanne n'est pas un personnage sympathique; je ne la crois pas même désespérée. Il y a en elle une (...) anesthésie assez terrifiante."
Olivier Galande - Panorama d'Aujourd'hui
Tout le film montre l'esclavage du plaisir charnel, sa banalisation, et une recherche de l'amour faussée dès le départ. "C'est pas marrant", confie Suzanne après sa première expérience. C'est le dernier mot de ce film oppressant et triste.
Richard Gay - Le Devoir
L'autre élément fascinant d'À NOS AMOURS, c'est le jeu et la présence presque animale de Sandrine Bonnaire. (...) On pense à Dominique Sanda dans ses tout premiers films. Un jeu parfaitement naturel, cru, vrai de cette vérité qui fait l'intérêt premier [du film].
Claude Baignères - Le Figaro
(...) vivacité du dialogue et de l'image, authenticité des sentiments à travers un jeu naturel de tous les comédiens, de la lumière et du décor. Ce n'est pas du réalisme car il y a dans les modulations des péripéties beaucoup de poésie sous-jacente, un peu d'angoisse, pas mal d'énergie, un zeste de tendresse.