É.-U. 1977. Drame social de Charles Burnett avec Henry G. Sanders, Kaycee Moore, Charles Bracy. Dans un quartier pauvre de Los Angeles, un ouvrier d'abattoir écrasé par sa condition résiste à la tentation de l'argent facile. Saisissante peinture impressionniste d'un milieu. Mise en scène pudique. Rythme lent mais soutenu. Interprétation plus vraie que nature. (sortie en salle: 31 août 2007)
Dans un quartier pauvre de Los Angeles, un ouvrier d'abattoir écrasé par sa condition résiste à la tentation de l'argent facile. Saisissante peinture impressionniste d'un milieu. Mise en scène pudique. Rythme lent mais soutenu. Interprétation plus vraie que nature. (sortie en salle: 31 août 2007)
Le premier long métrage du vétéran du cinéma indépendant américain Charles Burnett (TO SLEEP WITH ANGER), produit à compte d'auteur à la fin de ses études en 1977 et resté inédit jusqu'à ce jour, est une vibrante peinture impressionniste. De fait, le scénario est constitué d'un agencement de micro-incidents, égrenés sur quelques jours et révélant l'état délabré d'un monde où l'espoir ne jaillit que par intermittence. L'interprétation, par des acteurs inconnus, apporte un supplément de vérité à ce blues lancinant porté par la caméra pudique de Burnett et par les chansons mélancoliques d'Etta James, Paul Robeson et autres Dinah Washington.
Texte : Martin Bilodeau
Martin Bilodeau - Le Devoir
Son film est un blues lancinant, façon SHADOWS de Cassavetes mais plus fauché encore (...), ponctué par les chansons d'Etta James et de Dinah Washington. (...) par sa forme et sa narration, d'une stupéfiante liberté, le film évoque le néoréalisme italien, mais aussi, de façon plus discrète, le cinéma de (...) Rainer Werner Fassbinder.
Manon Dumais - Voir
Bizarrement, cette chronique sociale impressionniste tournée en noir et blanc s'oublie à mesure qu'elle défile devant nos yeux. Construite de façon épisodique, on ne retiendra d'elle que de jolies scènes (...). Plus encore, ce sont les images d'abattoir répétitives et cruelles qui nous hanteront, car celles-ci traduisent si bien l'inéluctable sort de la classe ouvrière. Bien que tourné il y a plus de 30 ans, KILLER OF SHEEP se révèle tristement actuel, donc intemporel.
Martin Gignac - Ici
Le réalisateur (...) ne juge jamais ses personnages. Il préfère les regarder vivre. Cette lenteur pleinement assumée à la limite du supportable est nécessaire pour décrire ce milieu si austère et déshumanisé. Au lieu de verser dans le misérabilisme bas de gamme, la dénonciation se veut beaucoup plus subtile, devenant équivoque lors des métaphores finales.
Éric de Saint-Angel - Le Matin de Paris
(...) au-delà de la pauvreté des moyens techniques (16 mm), de la bande-son inégale, des images de temps à autre surexposées, il devine que ce film est un modèle de décence et d'honnêteté (...), un témoignage cru et dur, sans trémolos de compassion hypocrite. (...) Aussi ne triche-t-il pas, car ce serait tricher que de filmer les pauvres avec les moyens des riches. (Texte paru en 1982)