L’AVIS DE MEDIAFILM

"Le cinéma tel qu'on le parle" a-t-on dit des films de Marcel Pagnol. On pourrait aussi bien appliquer cette étiquette au film de Jean Eustache où le héros, pris de logorrhée, s'explique en long et large et traite de tous les sujets avec incontinence. Le réalisateur, dans un effort de dédramatisation, enregistre le flot des paroles et des actions sans privilégier particulièrement un moment plutôt qu'un autre. Cela donne un film long et inégal où l'ennui se fait jour aussi bien que l'amusement, la candeur autant que le plaisir de la provocation. C'est en tout cas une expérience originale où les interprètes s'expriment avec naturel à défaut de pudeur.

Texte : Robert-Claude Bérubé