É.-U. 1961. Drame psychologique de John Huston avec Clark Gable, Marilyn Monroe, Montgomery Clift. À Reno, une jeune femme récemment divorcée s'éprend d'un cow-boy solitaire, qui l'emmène à la chasse aux chevaux sauvages en compagnie de deux de ses amis, tout aussi paumés que lui. Oeuvre insolite et vivante. Psychologie fouillée. Excellents moments cinématographiques. Interprétation remarquable.
À Reno, une jeune femme récemment divorcée s'éprend d'un cow-boy solitaire, qui l'emmène à la chasse aux chevaux sauvages en compagnie de deux de ses amis, tout aussi paumés que lui. Oeuvre insolite et vivante. Psychologie fouillée. Excellents moments cinématographiques. Interprétation remarquable.
Le scénario de cette oeuvre insolite présente le cas d'êtres inadaptés à la vie. Sous l'habile direction de John Huston (THE AFRICAN QUEEN, THE TREASURE OF THE SIERRA MADRE), l'ensemble comporte de grands moments de cinéma, surtout dans sa dernière partie. Dotés de personnages complexes à la psychologie fouillée, les acteurs sont remarquables.
Françoise Maupin - Le Figaro Scope
(...) malgré cette affiche prestigieuse, le film fut plutôt mal accueilli à sa sortie: (...) trop littéraire. Puis, il devint une sorte de film maudit: épuisé par le tournage, Clark Gable ne lui survécut pas. Ce fut le dernier film que Marilyn eut la force d’achever (...). Plus tard, on rendit justice au talent de John Huston et on restitua à l’oeuvre sa juste place, une oeuvre crépusculaire, (...) hantée par la mort, inégale mais envoûtante.
(Texte paru en 2005)
Gaillac-Morgue - Starfix
Vampirisée par Miller, Marilyn se plaint dans le film comme dans la vie de ne pouvoir être mère, elle crie son amour pour les animaux et sa haine pour la violence. Admirable dans toute son interprétation, elle peut enfin se débarasser de cette image de "blondasse imbécile" (...). À voir, revoir, avoir, pour Marilyn, Clark, Monty et les mustangs délivrés de leurs liens...
(Texte paru en 1983)
Jacques Siclier - Télérama
On ne peut pas parler des MISFITS (...) (on a d'abord appelé le film LES DÉSAXÉS avant de revenir au terme original qui signifierait plutôt inadaptés, «bousillés») sans se référer à la vie privée de Marilyn et d'Arthur Miller. Non pas qu'elle explique tout. Mais LES MISFITS est un portrait de Marilyn par son mari, un portrait douloureux, touchant, lucide... juste avant leur rupture.
(Texte paru en 1968)
Jean Collet - Signes du Temps
Avec tout ce que nous savons d'Arthur Miller et de Marilyn Monroe, LES MISFITS cessent d'être une production à grand spectacle pour devenir une confidence intime, un journal d'Arthur Miller. (...) LES MISFITS est une oeuvre dense qu'il faut voir. Elle est à la fois fin d'un langage et fin d'une civilisation, suprême démarche, maladroite, héroïque, vers une vérité qui ne se laisse plus saisir.
(Texte paru en 1961)
Franz Weyergans - Amis du Film
Dans LES DÉSAXÉS, la caméra (...) cerne de près (...) tous les personnages du drame. Ils sont toujours en «situation». Je pense notamment à une longue séquence où on voit alternativement Monty Clift blessé et Marilyn qui le console. À la fin de cette séquence, Clark Gable sort d'un bistrot et appelle éperdûment ses enfants. Il y a là, par le simple jeu d'une présence plus ou moins proche de l'objectif, toute une valorisation des personnages.
(Texte paru en 1961)
Guy Allombert - Image et Son
Cette oeuvre atteint au tragique: son lyrisme désespéré, sa révolte accusatrice éclairent d'un jour assez désolé le mythe de l'american way of life. (...) Des dialogues d'une rare justesse, un romantisme qui ne refuse ni le symbole ni le constat, permettent aux auteurs - car on ne peut dissocier Huston de Miller - de brosser un tableau impressionnant de cette civilisation.
(Texte paru en 1961)
Marcel Oms - Positif
En un certain sens, LES DÉSAXÉS est un film sur Marilyn. Arthur Miller, qui connaissait sa femme «par coeur», révèle au-delà de la seule beauté la richesse intérieure de celle qui fut Norma Jean, enfant violentée, orpheline désaxée et femme douloureuse, souffrant d'être, face au désir des mâles, réduite à la fonction d'objet. Marilyn dans son mythe était alienée, l'amour de Miller la libère.
(Texte paru en 1961)
Louis Dulac - La Vie Catholique
L'«âme» de Marilyn Monroe, tel est, sous ce déguisement insolite, le sujet réel du scénario, oeuvre d'un mari excédé mais reconnaissant. Pas moyen de vivre avec une femme trop sensible, comme cette danseuse de boîtes de nuit, mais, en attendant, on lui «tire son chapeau». C'est ce qu'a déclaré Gay par la bouche de Gable, et cela lui était soufflé par l'auteur, le mari.
(Texte paru en 1961)
Jean Béraud - La Presse
Le dialogue de Miller est sans cesse plein d'intentions, auxquelles la direction de John Huston et le talent d'interprètes comme Marilyn, Gable, Montgomery Clift (...) et Eli Wallach donnent plein effet. (...) Ainsi le caractère des personnages se révèle-t-il (...) avec un don de sympathie de l'auteur pour les êtres qu'il coudoie et qu'il dépeint, don allié à une suffisante dose de cynisme et d'ironie qui sonne vrai et touche juste.
(Texte paru en 1961)