Un producteur en faillite fait appel à des vedettes qu'il a lancées. Description critique des milieux du cinéma. Étude psychologique intéressante. Mise en scène adroite. Excellents interprètes.
Vincente Minnelli (AN AMERICAN IN PARIS), au moyen de témoignages extérieurs, nous propose une étude psychologique d'un homme attachant. À signaler d'excellentes séquences réalisées avec vigueur et sur un rythme fiévreux qui nous plonge au coeur même d'Hollywood. L'opposition entre la gloire et l'humanité est riche de leçons morales, et Kirk Douglas domine avec aisance une distribution relevée.
Yves Alion - La Revue du Cinéma
Concernant Hollywood, le film est presque aussi puissant que BOULEVARD DU CRÉPUSCULE. Mais il ne s'agit pas ici de décrire une pathologie, mais bien l'essence-même de la monstruosité du système: il y a du CITIZEN KANE dans LES ENSORCELÉS et Minnelli nous propose bien évidemment sa vision morale du monde. Cynique jusqu'au bout, Hollywood accueillit le film avec ravissement et lui offrit six Oscars... (Texte paru en 1990)
Dominique Borde - Le Figaro
À travers le portrait d'un producteur cynique (...), Minnelli montre l'envers du décor doré d'Hollywood. Mais sa lucidité a les limites de son admiration. Il ne brûle pas ce qu'il adore mais le montre crûment pour mieux en démontrer la fascination (...). Miroir d'une réalité qui elle-même reflète sa propre illusion, le film, superbe, nous renvoie aussi l'image de deux magnifiques fauves: Lana Turner et Kirk Douglas. (Texte paru en 1988)
Didier Vallée - V.S.D.
Construite autour de trois longs flash-back, il s'agit d'une brillante réflexion sur le monde du cinéma, mais aussi d'un merveilleux hommage à la grande époque des studios. (...) le film de Minnelli aura bien mérité de l'industrie cinématographique, qui lui décernera six oscars en 1953. Deux d'entre eux couronnèrent (...) Douglas et (...) Grahame. Dommage que Lana Turner ait été oubliée: elle est plus que jamais ensorceleuse... (Texte paru en 1983)
Henri-François Rey - Le Figaro
Minnelli toute sa vie cisela des comédiens comme d'autres de précieux bijoux. Seule l'intéressait la psychologie à fleur de peau (...). Tout à coup le voilà qui passe de la comédie à l'autopsie et qui décortique avec vigueur, avec cruauté et, surtout, avec lucidité le tissu qui constituait le Hollywood de son époque. C'est de la psychologie, c'est presque de la psychanalyse, c'est surtout une hallucinante définition d'un monde où tout est factice. (Texte paru en 1983)
- Amis du Film et de la Télévision
Le producteur acharné à bâtir son avenir a enfin son portrait exact. Kirk Douglas tient ici un rôle fait sur mesure. (...) Vincente Minnelli a dû user de toutes les ressources de son talent à la fois souple et nerveux pour ordonner toute cette matière (...), mise en scénario par Charles Schee. Pas moins de six Oscars ont récompensé son travail. Gloria Grahame mérite, pour sa part, son prix du meilleur second rôle féminin. (Texte paru en 1969)
Pierre Besanger - Image et Son
(...) ce qui nous importe finalement dans LES ENSORCELÉS, ce n'est pas telle ou telle clef précise mais la profonde vérité, sociologique et psychologique, des personnages, leur ancrage dans un millieu hollywoodien que l'auteur, Vincente Minnelli, connaît bien. L'intérêt essentiel du film (...) est de constituer (...) un passionnant et vivant témoignage en profondeur sur les milieux hollywoodiens. (Texte paru en 1961)
Jacques Nels - Les Annales
Il ne s'agit pas de décrire uniquement les coulisses du septième art comme (...) dans BOULEVARD DU CRÉPUSCULE. Ce qui dépasse ici l'anecdote et donne au film de Vincente Minnelli une vertu de témoignage, c'est la peinture d'un homme possédé (...) par une effrénée ambition de bâtisseur. Le cinéma ici peut être comparé à ces grandes aventures américaines que furent l'industrie du pétrole à ses débuts et les premiers chemins de fer. (Texte paru en 1953)