Can. 2023. Drame de Chloé Leriche avec Jacques Newashish, Mirotansa Chilton, Wikwasa Newashish-Petiquay. Le 26 juin 1977, cinq membres de la communauté atikamekw de Manawan sont retrouvés morts dans des circonstances suspectes dont les autorités ont feint d'ignorer la gravité. Illustration patiente et poétique d'une prise de conscience collective. Mise en scène expressive. Photographie inspirée. Distribution de qualité. (sortie en salle: 5 avril 2024)
Le 26 juin 1977, cinq membres de la communauté atikamekw de Manawan sont retrouvés morts dans des circonstances suspectes dont les autorités ont feint d'ignorer la gravité. Illustration patiente et poétique d'une prise de conscience collective. Mise en scène expressive. Photographie inspirée. Distribution de qualité. (sortie en salle: 5 avril 2024)
Sept ans après AVANT LES RUES, Chloé Leriche a tourné dans la même réserve de Manawan un autre beau film au titre cryptique illustrant le fossé qui sépare la communauté Atikamekw de la société blanche, au moyen d'une affaire criminelle. On sent ici une cinéaste plus mature, en pleine possession de son sujet et du langage. Son vocabulaire filmique est riche, la photographie de Glauco Bermudez, particulièrement expressive et inspirée. Au plan des idées, le film est tout aussi cohérent, dans son illustration patiente d'une prise de conscience collective de l'indifférence et de l'incurie des autorités (la SQ et le coroner au premier chef) face au drame survenu. Symbole de l'insondable secret de ce qui s'est réellement passé ce 26 juin 1977, la rivière agit tel un leitmotiv dans ce film poétique, défendu par une distribution autochtone admirable, au sein de laquelle Wikwasa Newashish-Petiquay crève l'écran.
Texte : Martin Bilodeau