Isr. 1999. Drame de moeurs de Amos Gitaï avec Yaël Abecassis, Meital Barda, Yoram Hattab. Deux soeurs vivant dans une communauté ultra-orthodoxe de Jérusalem cherchent à échapper à leur état de sujétion. Critique sérieuse de l'intégrisme religieux. Rythme lent. Mise en scène sobre. Jeu très intériorisé des interprètes.
Deux soeurs vivant dans une communauté ultra-orthodoxe de Jérusalem cherchent à échapper à leur état de sujétion. Critique sérieuse de l'intégrisme religieux. Rythme lent. Mise en scène sobre. Jeu très intériorisé des interprètes.
Ayant déjà derrière lui une douzaine de longs métrages, Amos Gitaï est sans doute le cinéaste le plus estimé d'Israël, mais ses films sont rarement diffusés en dehors des festivals de cinéma. Si l'on en juge par la qualité de Kadosh, il s'agit d'un grand outrage fait aux cinéphiles. Un peu à cause de son thème, ainsi que par la beauté de ses portraits de femmes, ce film rappelle certaines oeuvres d'Ingmar Bergman. Mais au style incisif du grand maître suédois, Gitaï oppose une mise en scène sobre, cadencée par de longs plans-séquences qui suivent, en temps réel, divers rituels sacrés et profanes de la vie quotidienne. Le cinéaste ne dénonce pas le judaïsme, mais plutôt les conséquences néfastes de l'intégrisme religieux, en particulier celles dont sont victimes les femmes. La scène du mariage de Malka est en ce sens très significative: les hommes dansent, crient et chantent ensemble, pendant que les femmes tournent silencieusement et sans sourire autour de la mariée. Le jeu très intérieur des interprètes apporte à ce récit une gravité mêlée de solennité qui sied parfaitement au sujet.
Texte : Jean Beaulieu