É.-U. 1998. Drame de moeurs de John Dahl avec Matt Damon, Edward Norton, Gretchen Mol. Un étudiant doué pour les cartes effectue une tournée des tables de poker new-yorkaises afin de rembourser la dette d'un copain. Thème classique. Situations désuètes. Personnages fades et stéréotypés. Réalisation affectée à l'atmosphère feutrée. Excellents interprètes.
Un étudiant doué pour les cartes effectue une tournée des tables de poker new-yorkaises afin de rembourser la dette d'un copain. Thème classique. Situations désuètes. Personnages fades et stéréotypés. Réalisation affectée à l'atmosphère feutrée. Excellents interprètes.
La carrière de la jeune vedette Matt Damon a pris un envol fulgurant en moins d'un an. Mais après seulement trois films (THE RAINMAKER, GOOD WILL HUNTING et SAVING PRIVATE RYAN), il semble déjà s'installer dans un type particulier de personnage: celui du petit génie ordinaire destiné à la gloire grâce à ses talents exceptionnels. ROUNDERS s'inscrit parfaitement dans ce moule. Cette modeste production axée sur le thème classique du joueur professionnel n'a rien de bien neuf à offrir. Le scénario s'avère le principal responsable du manque d'enjeu dramatique. Il développe des situations désuètes et hautement prévisibles qui reposent sur des personnages fades et stéréotypés. Les auteurs abusent particulièrement d'une voix off qui commente abondamment toutes les nuances psychologiques que le spectateur devrait pouvoir percevoir normalement par lui-même. Spécialiste d'un certain film noir (RED ROCK WEST, THE LAST SEDUCTION), le réalisateur s'efforce bien d'imposer une atmosphère feutrée, mais il ne convainc guère. Des interprètes de talent ne parviennent pas non plus à faire monter la mise.
Texte : André Caron