LE FACTEUR est un film tout en nuances et en demi-teintes, une oeuvre nostalgique bercée par la musique de Luis Enrique Bacalov. En mettant en scène l'Italie du début des années cinquante, Radford développe une allégorie sur la force des mots et des sentiments qui peuvent changer la vie plus que les révolutions matérielles. Sans le moindre pathos, son petit facteur (...) porte plus d'espérance en un monde meilleur que tous les leaders politiques aux affirmations rhétoriques. (Texte paru en 1996)

Inspirée d'une anecdote réelle, cette histoire singulière (...) s'inscrit dans la lignée des grands et beaux films tristes, mélodrame fin, simple et direct qui touche à différents niveaux et évite les écueils de ce délicat sujet qu'est la poésie sur grand écran. (...) Michael Radford (...) ne sombre pas dans le lyrisme grandiloquent mais s'attache à la beauté des lieux et des visages, porté par l'égale retenue de ses deux acteurs principaux. (Texte paru en 1996)

On est désarmé devant la candeur, la justesse désespérée et la générosité de l'interprétation de Troisi. Des gros plans chargés d'émotion s'entrelacent avec des plans larges où les acteurs semblent perdus dans des paysages de toute beauté. Au bord des larmes et du sourire, on se laisse doucement imprégner et porter par le rythme mélancolique et doux de ce film magnifique. (Texte paru en 1996)

Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant!

Risque-toi aujourd'hui!

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement!

Ne te prive pas d'être heureux!

Très librement, mais ô combien intelligemment, adapté du roman Une Ardente Passion d'Antonio Skirmeta, ce film raconte une merveilleuse et amusante histoire. (...) la magie de cette oeuvre tient dans l'extraordinaire présence à l'écran de Troisi. Il habite complètement le personnage de Mario. Ses gestes (...) reflètent bien le comportement d'un homme simple, conscient de ses faiblesses, mais fier de sa race et de ses idées. (Texte paru en 1995)

Si la nostalgie imprègne tout le film, (...) c'est à l'extraordinaire interprétation de Massimo Troisi, à qui le film est dédié, que l'on doit de ne pas sombrer dans le plus pur mélodrame. Campant un Mario plein de candeur, le grand acteur italien maintient constamment le film sur la corde raide, jouant avec une impressionnante virtuosité de toute la gamme des émotions. (Texte paru en 1995)

Il y a bien sûr les vers du poète Neruda. (...) Il y a la poésie des images que maîtrise admirablement le cinéaste britannique. Radford sait tirer parti de ce paysage sans jamais être tenté d'en faire des cartes postales. (...) Il y a aussi la poésie des sourires et des regards, celle d'une chaleureuse complicité que l'on doit à ces merveilleux acteurs que sont Philippe Noiret et Massimo Troisi. (Texte paru en 1995)