Fr. 1995. Comédie dramatique de Raúl Ruiz avec Marcello Mastroianni, Anna Galiena, Marisa Paredes. Quatre histoires vécues par un homme atteint du syndrome de la «personnalité multiple». Exercice ludique riche en détails insolites. Structure narrative complexe mais accessible. Quelques longueurs. Mise en scène intelligente. Performance délicieuse de M. Mastroianni.
Quatre histoires vécues par un homme atteint du syndrome de la «personnalité multiple». Exercice ludique riche en détails insolites. Structure narrative complexe mais accessible. Quelques longueurs. Mise en scène intelligente. Performance délicieuse de M. Mastroianni.
Le réalisateur chilien Raoul Ruiz compte parmi les plus prolifiques du cinéma contemporain. Pourtant, rares sont ses oeuvres qui connaissent au Québec une sortie commerciale. Si TROIS VIES & UNE SEULE MORT a obtenu cet honneur, c'est sans doute parce qu'il s'agit d'un des films les plus accessibles de son auteur et qu'il met en vedette le très regretté Marcello Mastroianni dans une de ses dernières prestations à l'écran. La structure narrative en forme de puzzle, caractéristique des oeuvres de Ruiz, ne manque pourtant pas de complexité, mais cette fois, le réalisateur fournit au spectateur la clé de l'énigme, les personnalités multiples du personnage principal. Il en résulte un exercice ludique (en dépit de la destinée tragique du protagoniste), riche en détails insolites, flirtant avec le fantastique et le surréalisme, mis en scène avec intelligence et fluidité. Au surplus, la langue employée fait montre d'élégance, grâce à l'apport de Pascal Bonitzer à la scénarisation. Il faut toutefois noter quelques longueurs et baisses de rythme. Égal à lui-même, l'immense Marcello Mastroianni livre une performance délicieuse.
Texte : Louis-Paul Rioux