Fr. 1998. Drame de moeurs de Érick Zonca avec Élodie Bouchez, Natacha Régnier, Grégoire Colin. Une jeune routarde fraîchement débarquée à Lille se lie d'amitié avec une jeune ouvrière qui vit diverses déceptions amoureuses. Portrait juste et âpre d'une certaine jeunesse. Mise en scène très fluide. Interprétation contrastée des deux comédiennes.
Une jeune routarde fraîchement débarquée à Lille se lie d'amitié avec une jeune ouvrière qui vit diverses déceptions amoureuses. Portrait juste et âpre d'une certaine jeunesse. Mise en scène très fluide. Interprétation contrastée des deux comédiennes.
Comme de nombreux jeunes cinéastes français des dernières années, Érick Zonca a choisi pour son premier long métrage de s'éloigner de Paris et de filmer une histoire en décors réels avec un grand souci de réalisme (acteurs peu connus, dialogues plutôt prosaïques et dépourvus de mots d'auteur, situations ancrées dans le social décrivant la quotidienneté grise d'une ville du Nord, etc.). Ce qui nous vaut un portrait contemporain, juste et âpre d'une certaine jeunesse en détresse, filmé à la hauteur des personnages, qui se distingue pourtant d'autres oeuvres traitant plus ou moins du même sujet. À l'aide d'une caméra très nerveuse, souvent portée à la main, la mise en scène de Zonca demeure des plus fluides. Mais c'est encore plus dans sa direction d'acteurs que le réalisateur excelle, tant pour les premiers rôles que pour les rôles secondaires. Il est évident que le film est touché par la grâce du jeu conquérant et contrasté des deux jeunes comédiennes principales, qui se sont partagé à juste titre le prix d'interprétation féminine à Cannes.
Texte : Jean Beaulieu