É.-U. 2000. Drame politique de Rod Lurie avec Joan Allen, Gary Oldman, Jeff Bridges. Une sénatrice pressentie au poste de vice-présidente des États-Unis se défend devant une commission d'enquête au sujet d'un scandale sexuel. Portrait mordant de l'appareil politique. Quelques touches d'humour. Réalisation énergique. Interprétation impeccable.
Une sénatrice pressentie au poste de vice-présidente des États-Unis se défend devant une commission d'enquête au sujet d'un scandale sexuel. Portrait mordant de l'appareil politique. Quelques touches d'humour. Réalisation énergique. Interprétation impeccable.
À l'instar de certains cinéastes américains des années 1970, auteurs de constats implacables sur la corruption qui régnait alors autour de la Maison Blanche, l'ancien critique de cinéma Rod Lurie décrit avec la même acuité les mécanismes tordus de l'appareil politique actuel. Ainsi, en dépit d'un dénouement visant à flatter la fibre patriotique de nos voisins du sud, le film maintient sa dénonciation des manoeuvres retorses visant à écarter un candidat du pouvoir. D'autant plus que, dans le cas présent, le scandale implique une femme destinée aux plus hautes fonctions de l'État, ce qui change un peu la donne habituelle. Or, le film illustre bien cet aspect. En même temps, on assiste au procès de tous les enjeux moraux de l'Amérique bien-pensante. À l'aide de touches d'humour et de quelques mouvements de caméra compliqués, Lurie parvient à dynamiser son film, non sans éviter un sentiment occasionnel d'artifice. Par ailleurs, tous les comédiens jouent de façon impeccable: Joan Allen oppose sa dignité imperturbable à la hargne d'un Gary Oldman méconnaissable, tandis que Jeff Bridges cabotine intelligemment.
Texte : Jean Beaulieu