L’AVIS DE MEDIAFILM

Voilà le genre de projet qui se résume en trois mots: CLUELESS à Harvard. Prenez une blonde délurée et coquette, extirpez-la de son milieu douillet et aisé de la côte ouest et plongez-la dans l'univers élitiste et rigoureux de la côte est au Massachussets. Peu importe que le prétexte qui l'amène là-bas soit ridicule et artificiel, après tout, ce n'est qu'une comédie. Toute cette intrigue superficielle ne présenterait guère d'intérêt sans la présence pimpante de Reese Witherspoon, dont la charmante interprétation insuffle une énergie satisfaisante à l'ensemble. Par son ton enjoué, elle rend supportable cette fantaisie à l'eau de rose parfois amusante qui verse rapidement dans l'absurde. Le principal défaut du scénario réside dans le fait que le personnage de la blonde ne subit aucune évolution dans le déroulement du récit. Son insouciance demeure intacte et sa réussite à Harvard ne repose que sur les aspects cosmétiques de sa personnalité. La scène du procès et la séquence finale sont particulièrement révélatrices en ce sens. Sur le plan technique, le film profite à tout le moins d'une illustration colorée (avec tendance prononcée vers le rose) et d'une réalisation adéquate. Le reste de la distribution se contente de bien supporter la vedette.

Texte : André Caron