É.-U. 1998. Comédie de moeurs de Woody Allen avec Kenneth Branagh, Judy Davis, Joe Mantegna. Un journaliste côtoyant les célébrités aspire à la gloire littéraire, pendant que son ex-femme devient sans le vouloir une vedette de la télé. Thèmes connus. Satire souvent mordante et jubilatoire. Mise en scène pleine d'aisance. Nombreux interprètes fort bien dirigés.
Un journaliste côtoyant les célébrités aspire à la gloire littéraire, pendant que son ex-femme devient sans le vouloir une vedette de la télé. Thèmes connus. Satire souvent mordante et jubilatoire. Mise en scène pleine d'aisance. Nombreux interprètes fort bien dirigés.
Woody Allen offre une fois de plus des variations sur des thèmes familiers. D'une part les relations amoureuses minées par l'égocentrisme et les pulsions incontrôlables, d'autre part l'univers factice et vide de la notoriété médiatique. En ce qui a trait au premier aspect, l'auteur n'apporte rien de bien neuf. En revanche, son analyse du phénomène de la célébrité, même si elle comporte nombre de lieux communs, s'avère souvent mordante et jubilatoire, grâce à son inépuisable talent pour les réparties spirituelles et les idées délicieusement saugrenues. De plus, Allen persiste dans la veine grivoise et provocatrice de son précédent DECONSTRUCTING HARRY, avec des résultats inégaux cependant. Tourné dans un noir et blanc élégant avec une belle variété de cadrages par l'émérite Sven Nykvist, le film est réalisé avec souplesse et aisance par Allen, qui dirige admirablement ses innombrables comédiens. Kenneth Branagh ne fera toutefois pas l'unanimité. Car en plus d'incarner un personnage antipathique et médiocre, son imitation des tics et intonations de Woody risque d'en agacer plus d'un.
Texte : Louis-Paul Rioux