É.-U. 1989. Comédie dramatique de Woody Allen avec Woody Allen, Martin Landau, Sam Waterston. À New York, les problèmes existentiels d'un ophtalmologiste meurtrier et d'un documentariste désabusé. Construction complexe. Observations ironiques. Mélange d'humour et de macabre. Réalisation maîtrisée. Bonne interprétation. (sortie en salle: 15 octobre 1989)
À New York, les problèmes existentiels d'un ophtalmologiste meurtrier et d'un documentariste désabusé. Construction complexe. Observations ironiques. Mélange d'humour et de macabre. Réalisation maîtrisée. Bonne interprétation. (sortie en salle: 15 octobre 1989)
On connaît l'engouement de Woody Allen pour les questions d'ordre existentiel mais il ne nous a jamais entretenus de façon si soutenue de questions morales et religieuses. Son discours complexe et riche en observations ironiques s'organise autour d'histoires parallèles fort différentes par le ton: l'humour désinvolte côtoie le macabre, une nouveauté chez Allen, aussi déroutante que maîtrisée. Par ailleurs, le cinéaste renoue avec l'austérité visuelle de ses derniers films alors qu'aux côtés d'acteurs fétiches, Martin Landau se distingue en philanthrope torturé.
Texte : Johanne Larue
Christian Bergeron - Les Fiches du Cinéma
Un film grave, (...) mais pas austère. Parfaitement servi par une interprétation (...) remarquable. Allen jongle, en véritable génie de la construction, avec les retours en arrière et les extraits de films. Et il mêle avec un brio presque constant situations dramatiques, succulents mots d'auteur et scènes comiques.
Louise Jalbert - Échos Vedettes
Woody Allen n'est pas tendre avec l'inconscience humaine et il pose la question: est-ce possible que Dieu existe et qu'il permette un tel gâchis... Il le fait avec son cynisme bien new-yorkais et son style unique où les contradictions et le réalisme cru se côtoient.
François Jonquet - Le Quotidien de Paris
UNE AUTRE FEMME (...) était un film sur l'écoute, la traque des mots. CRIMES ET DÉLITS est un film sur le regard. Celui de Dieu, qui assiste, impuissant, aux ébats d'ici-bas; oeil évoqué, convoqué au pire du pire. Puis oublié.
John Griffin - The Gazette
In his vastly ambitious, unsettling new ensemble piece, the New York film-maker tackles religion, ethics, sex, guilt, good, evil, and the meaning of life. In other words, it's business as usual. With one major difference. This is the first of 19 Allen films to successfully wed comedy and drama.
Bernard Boulad - Voir
CRIMES ET DÉLITS porte la marque d'un brillant créateur qui n'a pas fini de nous (...) émouvoir. Sa sensibilité ne fait que s'affiner, ses images sont (...) d'une grande pureté et ses comédiens sont troublants de vérité. On peut ne pas adhérer à ses obsessions philosophiques, (...) mais on ne peut nier son génie.
Jay Scott - The Globe and Mail
Allen has painted bleak pictures before, (...) but nothing to compare to the arctic, ethical desolation of CRIMES AND MISDEMEANORS. Although the movie is Biblical in its fundamental moralism, Allen turns the tables on God: this is the work of a Job whose cries for justice are unheeded.
Gérard Lefort - Libération
Panique à bord, Allen prend l'eau, Woody fait naufrage et le capitaine-réalisateur coule à pic avec son navire: c'est le cas hallucinant d'un film-Titanic qui nous engloutit corps et âme dans les eaux très sombres, très froides et très profondes du thriller métaphysique.
Jean-Michel Frodon - Le Point
(...) CRIMES ET DÉLITS sinue du drame à la comédie avec une formidable aisance. Qui d'autre que le virtuose Woody sait aujourd'hui utiliser des procédés aussi éculés que le flash-back ou la voix off, et leur rendre une légitimité, une jeunesse qu'on croyait disparue?
Jacques Graye - Grand Angle
Woody Allen nous confectionne là un petit bijou de cynisme, d'ironie mais il donne également une vision très juste de la société américaine. (...) Si cette vision est pessimiste, elle consacre la victoire du "faux", du mensonge, elle est néanmoins réaliste et constitue une formidable étude de moeurs.