2000. Comédie dramatique de Lukas Moodysson avec Gustaf Hammarsten, Lisa Lindgren, Michael Nyqvist. En 1975, une femme battue s'en va vivre avec ses deux enfants chez son frère qui habite en communauté avec des amis. Portrait de groupe chaleureux. Vision à la fois critique et sympathique d'une certaine utopie collectiviste. Réalisation souple. Excellente distribution.
En 1975, une femme battue s'en va vivre avec ses deux enfants chez son frère qui habite en communauté avec des amis. Portrait de groupe chaleureux. Vision à la fois critique et sympathique d'une certaine utopie collectiviste. Réalisation souple. Excellente distribution.
Le réalisateur suédois Lukas Moodysson a fait des débuts prometteurs en 1998 avec le drame de moeurs Show me Love (Fucking Amal), dans lequel il évoquait un amour lesbien entre deux adolescentes. Placé sous le signe d'une nostalgie non exempte d'esprit critique, son nouveau film vient confirmer son sens de l'observation de moeurs à travers un savoureux portrait de groupe campé au beau milieu de l'ère «granola». Véritable microcosme social, la maisonnée où se déroule l'action est présentée dans un premier temps comme une concrétisation de l'utopie collectiviste. Puis progressivement, au fil de divers incidents cocasses ou dramatiques, ce beau rêve idéaliste connaît des ratés. Bien que situé en 1975, le film demeure d'actualité car il remet en perspective avec intelligence les beaux principes de la rectitude politique, sans pour autant renier leur validité. Au-delà de son constat social, Tous ensemble est peut-être avant tout un film sur la solitude, car c'est bien elle que les personnages combattent en se rapprochant ainsi les uns des autres. Dans ce contexte, la fin d'un optimisme contagieux s'avère pour le moins salutaire. Réalisée avec souplesse et spontanéité, cette oeuvre chaleureuse jouit dans l'ensemble d'une excellente interprétation.
Texte : Martin Girard