Fr. 2018. Drame de François Ozon avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud. La plainte d'un père de famille contre le prêtre pédophile qui l'a agressé trente ans plus tôt déclenche une vague de dénonciations dans la région de Lyon. Oeuvre artistiquement modeste mais courageuse, tirée d'une histoire vraie. Scénario en trois temps, sur le thème de la parole libérée. Verbosité pleinement assumée. Excellente distribution. (sortie en salle: 5 avril 2019)
La plainte d'un père de famille contre le prêtre pédophile qui l'a agressé trente ans plus tôt déclenche une vague de dénonciations dans la région de Lyon. Oeuvre artistiquement modeste mais courageuse, tirée d'une histoire vraie. Scénario en trois temps, sur le thème de la parole libérée. Verbosité pleinement assumée. Excellente distribution. (sortie en salle: 5 avril 2019)
Il ne faut guère plus de dix minutes pour comprendre que François Ozon a choisi son camp: celui des victimes. Et qu'il a, du coup, fait le pari d'une oeuvre artistiquement modeste, au profit d'une autre, plus missionnaire et terre-à-terre: dénoncer le silence de l'Église catholique, à Lyon comme au Vatican. Produit dans une relative urgence, en parallèle aux procédures judiciaires alors en cours, GRÂCE À DIEU ne passe rien sous silence. Au contraire, ce film sur la parole libérée est constitué de scènes de dialogues ou, comme dans le premier tiers, d'échanges épistolaires lus en voix off. Le récit est construit en trois temps comme une sonate, le foyer de l'action se déplaçant du premier au second personnage, puis du second au troisième, en donnant à chaque mouvement sa couleur, son énergie et l'espace nécessaire aux trois excellents acteurs pour briller. En somme, il s'agit d'une oeuvre un brin en-deçà des capacités du réalisateur de 8 FEMMES et FRANZ, mais susceptible de provoquer un débat comme aucune autre avant elle. (Texte rédigé en février 2019, dans le cadre du Festival de Berlin - Compétition officielle)
Texte : Martin Bilodeau