Fr. 2018. Comédie de Benoît Delépine, Gustave Kervern avec Jean Dujardin, Yolande Moreau, Lou Castel. Un bellâtre arrogant débarque dans la vie de sa soeur, gérante d'une oeuvre communautaire, avec l'intention d'embrigader son personnel dans le projet qui le rendra enfin riche. Satire mordante du matérialisme et de l'individualisme. Regard attendri sur les petites gens. Dialogues savoureux. Mise en scène sensible. Belle complicité des deux vedettes.
Un bellâtre arrogant débarque dans la vie de sa soeur, gérante d'une oeuvre communautaire, avec l'intention d'embrigader son personnel dans le projet qui le rendra enfin riche. Satire mordante du matérialisme et de l'individualisme. Regard attendri sur les petites gens. Dialogues savoureux. Mise en scène sensible. Belle complicité des deux vedettes.
Après deux essais moins polémiques (SAINT AMOUR et l'inédit NEAR DEATH EXPERIENCE), Benoît Delépine et Gustave Kervern retrouvent la verve du GRAND SOIR, LOUISE MICHEL et MAMMUTH. Dans cette nouvelle satire de la société de consommation, du matérialisme et de l'individualisme forcené, le regard des coréalisateurs sur les petites gens est plus attendri que jamais. Le tournage dans un village créé de toutes pièces par les compagnons d'Emmaüs renforce le propos politique des auteurs, qui voient en l'économie sociale la clé pour un avenir plus juste. L'ensemble s'avère toutefois moins "trash" qu'à l'habitude, en raison d'une mise en scène plus intimiste et conventionnelle. Porté par la sensibilité de Yolande Moreau et une galerie de seconds rôles colorés et attachants, l'humanisme du film se heurte à l'absurdité et à la méchanceté méprisante des dialogues mis dans la bouche de Jean Dujardin, au sommet de sa forme. Jusqu'à ce qu'un ultime revirement vienne donner à cette jouissive utopie collective une perspective riche en symboles. (Texte rédigé en octobre 2017, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Charles-Henri Ramond