Fr. 2014. Drame biographique de Jean-Pierre Améris avec Isabelle Carré, Ariana Rivoire, Brigitte Catillon. À la fin du XIXe siècle, une nonne à la santé fragile parvient à enseigner le langage des signes à une jeune fille sourde et aveugle, jusque là considérée comme attardée. Récit simple et inspirant, tiré d'une histoire vraie. Réalisation dépouillée. Images soignées. I. Carré magnifique. A. Rivoire très convaincante.
À la fin du XIXe siècle, une nonne à la santé fragile parvient à enseigner le langage des signes à une jeune fille sourde et aveugle, jusque là considérée comme attardée. Récit simple et inspirant, tiré d'une histoire vraie. Réalisation dépouillée. Images soignées. I. Carré magnifique. A. Rivoire très convaincante.
Cinéaste de la compassion, Jean-Pierre Améris (C'EST LA VIE, LES ÉMOTIFS ANONYMES, L'HOMME QUI RIT) poursuit dans cette veine avec cette évocation inspirante de l'histoire de Marie Heurtin et de Soeur Sainte Marguerite. Laquelle, faut-il le préciser, a révolutionné à l'époque l'enseignement du langage des signes en esquissant dans la paume de la main de son élève aveugle des signes correspondant à des objets palpés. Une technique du reste reprise par l'éducatrice de la désormais célèbre Helen Keller, dont Arthur Penn a raconté la vie dans THE MIRACLE WORKER. Économe, ponctué de délicats extraits du journal de la nonne dévouée, MARIE HEURTIN est mis en scène avec soin, dans un dépouillement qui n'exclut pas la poésie. Véritablement sourde mais pas aveugle, la jeune Ariana Rivoire joue aussi bien l'enfant révoltée assaillie par des sensations menaçantes que l'amie chaleureuse reconnaissante des efforts de son enseignante condamnée par la maladie. Laquelle est incarnée par une Isabelle Carré (LES ÉMOTIFS ANONYMES, COEURS) magnifique d'humilité et de force tranquille. (Texte rédigé en novembre 2014, dans le cadre du festival Cinemania)
Texte : Louis-Paul Rioux
Noémie Luciani - Le Monde
[Ariana Rivoire] est la vraie révélation et la grande réussite de MARIE HEURTIN. Brutale, (...) elle semble à mesure que le langage vient à elle s’illuminer de l’intérieur. Chacun de ses gestes se fait poésie, avec sa petite part de gaucherie inamovible, et son éloquence toute neuve est à elle seule une merveille d’émotion.
Guillemette Odicino - Télérama
Respectueux et tendre, cet éloge de la patience touche par ses partis pris esthétiques: les cadrages sur les doigts de Marie (...) et sur sa nuque quand elle accepte, enfin, qu'on lui brosse les cheveux. Les couleurs, entre gris pensionnat et bleu cornettes, évoquent les toiles de Degas, ses femmes à la toilette... Pour Améris, la beauté, sinon Dieu, est dans le détail.
Alain Grasset - Le Parisien
(...) pour avoir une proximité et une liberté totale avec [Ariana Rivoire], et «qu'il y ait des petits secrets entre nous», Isabelle [Carré] a décidé d'apprendre (...) la langue des signes. Plus qu'un film, une grâce et une foi en l'autre.
Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du dimanche
Vous avez dit édifiant? Peut-être, en tout cas inspiré d'une histoire vraie et traité avec une belle sincérité par Jean-Pierre Améris. (...) Marie [est] incarnée par une vraie sourde, Ariana Rivoire, remarquable dans un rôle où le danger était d'en faire trop.
Sandra Benedetti - L'Express