Fr. 1999. Comédie dramatique de François Ozon avec Bernard Giraudeau, Malik Zidi, Ludivine Sagnier. Un quinquagénaire séduit un jeune homme de trente années son cadet, puis la petite amie de ce dernier. Huis clos adapté d'une pièce de jeunesse de R.W. Fassbinder. Sujet sulfureux servi avec un certain humour noir. Mise en scène fluide. Interprétation savoureuse de B. Giraudeau.
Un quinquagénaire séduit un jeune homme de trente années son cadet, puis la petite amie de ce dernier. Huis clos adapté d'une pièce de jeunesse de R.W. Fassbinder. Sujet sulfureux servi avec un certain humour noir. Mise en scène fluide. Interprétation savoureuse de B. Giraudeau.
François Ozon, qui a manifestement le goût des sujets sulfureux, a entrepris de porter à l'écran une pièce de jeunesse de Fassbinder, que le grand metteur en scène allemand n'avait jamais osé monter sur scène ni adapter pour le cinéma, la jugeant inaboutie. Loin d'en renier l'origine théâtrale, mais en y apportant quelques aménagements, Ozon rend justice à l'oeuvre et au style de Fassbinder. Comme dans son premier long métrage, SITCOM, Ozon circonscrit l'action dans un lieu clos, mais la traite de façon moins loufoque. Avec une habileté certaine, le cinéaste a recours à l'humour noir pour alléger la tension et le malaise que peut dégager ce récit. Il insuffle beaucoup de fluidité à sa mise en scène, faisant alterner des plans-séquences fixes et des mouvements d'appareil qui mettent en valeur la causticité des dialogues et confrontent les personnages dans un véritable jeu de miroirs. Maître-danseur d'un quadrille très particulier, Bernard Giraudeau domine nettement l'interprétation avec sa prestation savoureuse d'un prédateur sexuel odieux.
Texte : Jean Beaulieu