L’AVIS DE MEDIAFILM

En réaction à la cauchemardesque postproduction de son ambitieux premier film en anglais, THE LIFE AND DEATH OF JOHN F. DONOVAN, Xavier Dolan a réalisé en toute liberté cette modeste ode à l'amitié, qui lui permet d'offrir des variations sincères et touchantes sur ses thèmes de prédilection. À ce titre, Anne Dorval (J'AI TUÉ MA MÈRE, MOMMY) incarne une fois encore une figure maternelle forte, celle-là indigne, violente et manipulatrice, qu'elle défend avec le parfait mélange d'énergie et d'abandon. Trop mince pour justifier sa durée, le récit s'assortit aussi de plusieurs échanges vifs ou triviaux virant à la cacophonie. En revanche, la mise en scène de Dolan est assurée et expressive, avec son éventail de tics stylistiques qu'il n'a guère cherché à diversifier. Devant la caméra, le réalisateur privilégie la retenue. Il est cependant éclipsé par l'impressionnant Gabriel D'Almeida Freitas, la véritable révélation du film. (Texte rédigé en mai 2019, dans le cadre du Festival de Cannes - Compétition officielle)

Texte : Louis-Paul Rioux