É.-U. 2018. Drame de Craig William Macneill avec Chloe Sevigny, Kristen Stewart, Jamey Sheridan. En 1892 en Nouvelle-Angleterre, la fille célibataire d'un vil propriétaire terrien forme une alliance avec la nouvelle bonne à tout faire que sa belle-mère vient d'embaucher. Relecture inégale d'une affaire judiciaire célèbre. Approche empesée et plutôt froide. Vedettes convaincantes. (sortie en salle: 5 octobre 2018)
En 1892 en Nouvelle-Angleterre, la fille célibataire d'un vil propriétaire terrien forme une alliance avec la nouvelle bonne à tout faire que sa belle-mère vient d'embaucher. Relecture inégale d'une affaire judiciaire célèbre. Approche empesée et plutôt froide. Vedettes convaincantes. (sortie en salle: 5 octobre 2018)
Cette relecture d'une affaire judiciaire célèbre par l'Américain Craig William Macneill (THE BOY, inédit au Québec) se distingue avant tout par son climat sourd, perturbé ici et là par des notes stridentes au piano. Celles-ci évoquent à la fois les signes de révolte de l'héroïne déséquilibrée, opprimée par sa condition. Mais également les coups de hache qui ont fait passer de vie à trépas le vieux couple Borden. En pleine incantation hitchcockienne (rappelons-nous PSYCHO et les coups d'archet dans la partition de Bernard Herrmann), le cinéaste donne à son film l'aspect d'un musée d'interprétation. On sent l'empois sur les costumes, l'encaustique sur les parquets vernis. Dans son ensemble, la production apparaît calculée, calibrée, placée. Avec pour résultat un film froid, qui garde le spectateur à distance, d'autant que l'interprétation du drame, augmentée d'une dimension saphique et déclinée dans le désordre chronologique, manque de convaincre tout à fait. Ce que semblent ignorer les excellentes Chloé Sévigny et Kristen Stewart, convaincantes malgré tout.
Texte : Martin Bilodeau